Depuis l’écrasement d’un deuxième avion 737 Max 8 en Éthiopie le 10 mars dernier, le titre de Boeing (BA) a perdu près de 12 % de sa valeur. Maintenant que les experts ont confirmé des similarités avec l’écrasement de Lion air, les 371 avions 737 Max sont cloués au sol pour une durée indéterminée.
Cette interdiction de vol des avions 737 n’est pas sans conséquences pour Boeing. L’avionneur devra dédommager les transporteurs aériens pour les pertes de revenus. Selon les firmes Melius Research et Jefferies, des pertes estimées entre 1 et 5 milliards (G) de dollars US pour au moins trois mois.
Le pire est-il derrière Boeing?
La valeur du titre semble maintenant se stabiliser, mais des rapports récents indiquent que le gouvernement américain a ordonné de réviser la façon dont la certification des avions 737 Max 8 a été accordée. Il semblerait que Boeing, et non l’autorité américaine de l’aviation (FAA), vérifiait la sécurité des appareils. De plus, l’Europe et le Canada ont déclaré qu’ils vont également évaluer le design des appareils pour s’assurer eux-mêmes de la sécurité des avions.
Par conséquent, les avions 737 Max risquent d’être interdits de voler pour un certain temps. Avec des liquidités de 15,3 G$ US, Boeing devrait être en mesure de gérer les coûts apportés par cette crise.
Toutefois, si l’on découvre des failles importantes dans les avions 737 Max, il y aura probablement un rappel de tous les avions en circulation. Boeing a déjà 4600 commandes. Si ces commandes sont annulées, à 100 M$ US pour chaque avion, on est en train de contempler des pertes potentielles de revenus de près de 500 G$ US!
De plus, si ce scénario se concrétise, Boeing devra dédommager les familles des 346 victimes des deux écrasements. Une autre chute du titre serait assurée. Sans oublier les pertes d’emplois à cause des annulations de commandes.
Un autre scénario possible
Ce n’est pas la première fois que Boeing se retrouve dans ce genre de situation. Pour une période de quatre mois, entre 1965 et 1966, il y a eu quatre écrasements d’avions 727. Les passagers avaient peur de voyager dans ce type d’avion pendant un certain temps.
Les investigations ont révélé plus tard que les pilotes n’étaient pas adéquatement formés pour les nouveaux avions. Après, les inquiétudes des passagers s’étaient effacées. Peut-être que c’est la même chose qui se répète.
Boeing est-elle surévaluée?
En décembre 2017, l’administration Trump approuvait le programme de réduction d’impôt pour les entreprises. Plusieurs compagnies, dont Boeing, optaient pour des programmes de rachats d’actions.
Au cours de cette période, le titre de Boeing valait autour de 300 $. Boeing a depuis procédé à des rachats d’actions pour 18 G$ US (révisés pour 20 G$ US en 2018). Tout récemment, avant la présente crise, la valeur de Boeing était à un sommet historique d’environ 441 $.
Présentement, plusieurs investisseurs considèrent probablement la crise que traverse Boeing comme une opportunité d’achat. Ça l’est peut-être. Mais, à mon avis, le titre de Boeing est surévalué. Même si l’avionneur paie un dividende de 8,22 $ l’action par année (rendement de 2,19 %), je changerai peut être d’avis si la valeur du titre descend en-dessous de 300 $.
Déclaration
Ces écrits ne constituent pas en soi des conseils d’investissement. Il est avisé de consulter un conseiller financier ou de s’informer d’avantage avant d’investir.